C'est le cœur déchiré que j'ai été obligé d'annuler ma participation aux débauches arianesques...Déchiré parce que je savais que mon absence causerait un vide immense (Que dis-je un vide ? Non, un gouffre ! Un abîme !) et pèserait comme une chape de plomb sur les festivités, transformant ce qui devait être joie et ris en pleurs et lamentations.
Les rapports transmis par la taupe infiltrée dans le groupe m'ont appris qu'il n'en a rien été. Que joie et bonne humeur ont rivalisé avec gaillardises et propos fripons.
Je ne suis pas dupe. Vous avez su cacher votre douleur sous un masque frivole ! Votre force de caractère vous honore, camarades !
J'ai eu l'immense bonheur de recevoir une carte postale, véritable composition pianistique à onze mains. Les propos tenus sont parfois quelque peu bizarres (je subodore l'emploi d'un code).
Ainsi
éras clame son amour pour la Bretonnie. En réalité, elle déclare de façon détournée son admiration pour les Bretons –un en particulier.
Suivie de près par
Hubert, qui fait lui aussi référence à l'absence regrettée d'un Breton. On sent que des larmes perlent ses cils. Hubert est un émotif...
Ryo, plein d'humour, manie l'équivoque : "À la prochaine" clame-t-il d'un ton vigoureux. Veut-il dire par là "à la prochaine rencontre semblable à celle d'aujourd'hui ?" Dont j'étais absent ? Facétieux Ryo !
Philou ne dit pas grand chose, mais on sent que s'il le disait ce serait très bien. Et il flotte sur son absence de propos une odeur de Musée Grévin.
Le sobre propos d'
Amina : "Ce sera pour la prochaine !" cache certainement un désir ardent de rencontrer celui dont on a chanté les louanges tout l'après-midi.
Béniat regrette que je n'aie pas profité de la visite. Cette pudeur dans l'emploi de termes neutres montre bien qu'il a conscience qu'une visite du Louvre sans Zyq est comme un homard sans pinces.
La Lady donne dans le grandiose, le sublime ! "Z'ont failli me perdre mon beffroi !" clame-t-elle, légèrement hagarde. Cette phrase peut paraître obscure. Il faut simplement savoir que la Lady veut par là dire que l'absence d'un Zyq à Paris peut être comparée à l'absence d'un beffroi sur Lille (Celle-là n'était pas facile à décrypter).
Stefan reste plus simple. Il déplore que les péripéties parisiennes n'aient pas été notées par un prosateur breton de talent qui en aurait fait un ouvrage tiré à des milliers d'exemplaires ("Il nous manque le prosateur breton").
David copie honteusement sur Ryo. "À une prochaine fois !". Ne lui en voulons pas : je suis sûr que l'émotion qui l'étreignait, qui cachait toute l'âpreté du manque Zyquien, l'a complètement perturbé et l'a conduit a regarder sur l'épaule de son petit camarade.
NifNif est grandiose, royale, même. Elle fait référence à "Sa Sainteté" qu'elle n'a pu voir. Cette jeune personne a vraiment un sens des réalités qui l'honore.
Louve... Eh bien louve a pris à elle seule autant de place que tous les autres réunis. Une telle prolixité est très suspecte. "....on a mis un pot de fleurs à ta place...". Bizarre...bizarre...Me comparer à un pot de fleurs ?
Je m'étonne...
Voilà.
Mais l'heure est venue d'aller nourrir mes piranhas.
Hasta la vista, compañeros !